ArchLinux, mon compagnon quotidien pour coder et jouer

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Mascotte anime avec logo Arch Linux sur fond bleu.

Contrairement à Emmanuel qui ne jure que par Linux Mint, moi c’est ArchLinux ! Mais pas de rivalité inutile 🙂 chaque utilisateur trouve son bonheur dans une distribution différente. Et c’est précisément ce qui rend l’univers Linux aussi passionnant. Certains apprécient la stabilité de Debian, d’autres se sentent à l’aise avec Fedora, beaucoup aiment la simplicité de Mint ou d’Ubuntu. Moi ? J’aime comprendre ce qui se passe sous le capot, j’aime bricoler et avoir la certitude que ma machine m’appartient vraiment. Voilà pourquoi ArchLinux est devenu mon système principal il y a des années. Et voilà pourquoi je l’utilise encore aujourd’hui, aussi bien pour coder que pour jouer sur Steam tard dans la nuit.

Pourquoi ArchLinux ?

La première fois que j’ai tenté Arch, j’avoue avoir été impressionné. Le guide d’installation ressemblait à une épreuve initiatique : pas d’assistant graphique, pas de bouton « suivant », aucune béquille. L’impression d’être lâché devant un terminal brut avec un « débrouille-toi ». Mais après cette installation un peu rude, j’ai compris l’essentiel : Arch n’est pas une punition, c’est une école. On construit son système étape par étape, paquet après paquet, choix après choix. Et quand enfin le bureau s’affiche, on sait exactement ce qui tourne et pourquoi ça tourne. C’est une vraie liberté.

Beaucoup réduisent Arch à un mème ou à une posture élitiste, avec le fameux « btw I use Arch » sur Reddit. Les blagues sont drôles, mais la réalité quotidienne est toute autre. Arch, ce n’est pas de la frime, c’est de la souplesse. Tu peux en faire une installation minimaliste qui va droit au but, ou une station de travail complète avec tous les outils dont tu as besoin. Et grâce au modèle en rolling release, tu profites toujours des dernières versions sans attendre la prochaine publication semestrielle. Résultat : quand j’ai besoin du Python le plus récent, de la dernière version de Node.js ou de mon éditeur préféré, Pacman me les installe immédiatement.

Pacman et l’AUR

Pacman est à mes yeux un gestionnaire de paquets largement sous-estimé. Sa syntaxe est claire, il est rapide et terriblement efficace. Un simple pacman -Syu et mon système reste à jour en permanence. Mais le vrai trésor, c’est l’AUR, l’Arch User Repository. Une gigantesque cuisine collective où la communauté partage ses recettes pour tout ce qui ne figure pas dans les dépôts officiels. Besoin d’une librairie exotique pour une expérience de code ? Elle est sûrement là. Envie de tester la bêta d’un client de jeu ? Elle y est aussi. Avec yay comme helper, j’ai l’impression d’avoir un accès illimité à une bibliothèque logicielle mondiale.

Certains s’inquiètent de la sécurité des paquets AUR. Bien sûr, il faut jeter un œil au PKGBUILD avant d’installer, mais c’est exactement l’esprit Arch : savoir ce que l’on installe, vérifier les ingrédients, et garder le contrôle. Après toutes ces années, je n’ai jamais eu de problème sérieux, et j’ai découvert tellement de projets formidables grâce à l’AUR que je ne pourrais plus m’en passer.

ArchLinux pour coder

Côté développement, Arch est un terrain de jeu idéal. Je passe d’un langage à l’autre : un jour des scripts Python pour traiter des données, le lendemain des bibliothèques en C++, et parfois des petites applis web bricolées avec JavaScript ou Go. Arch simplifie tout. Grâce aux mises à jour continues, j’ai toujours les derniers compilateurs, interpréteurs et chaînes d’outils. Pas de versions obsolètes, pas de bricolages douteux. Si je veux Rust nightly, je l’installe dans la foulée. Si je veux tester une version toute fraîche d’un framework, elle est généralement disponible sous quelques jours.

Mon environnement reste léger : Neovim avec quelques plugins, Git évidemment, Docker pour les conteneurs, et parfois VSCode quand je veux un IDE complet. Tout s’installe vite, se met à jour vite et reste propre. Arch m’a aussi appris à apprendre. Quand une mise à jour casse quelque chose, le Wiki Arch vient à la rescousse. Honnêtement, c’est l’une des meilleures ressources techniques du web. Même sans utiliser Arch, beaucoup l’ont déjà consulté pour résoudre un souci Linux. C’est dire.

Oui, il arrive qu’une mise à jour casse quelque chose. C’est le prix de la nouveauté permanente. Mais je préfère corriger un petit bug de temps en temps plutôt que de rester bloqué sur du vieux logiciel. Et quand tu sais chrooter ton système et réinstaller un paquet, tu te sens comme un magicien. Tu n’as plus peur des problèmes, car tu sais les résoudre. Une compétence précieuse pour tout développeur.

ArchLinux pour jouer avec Steam

Passons au jeu vidéo. À une époque, jouer sur Linux faisait sourire. On avait droit à quelques petits jeux indé et c’est tout. Aujourd’hui, c’est une toute autre histoire. Grâce à Proton, Steam Play et Vulkan, je peux lancer la quasi-totalité de ma bibliothèque directement sur Arch. Installer Steam ? Un pacman -S steam et c’est réglé. Ajouter Proton GE depuis l’AUR, et même certains titres Windows récalcitrants finissent par tourner.

Je joue à tout, des petits jeux pixelisés aux mastodontes AAA. Doom Eternal, Cyberpunk 2077, Elden Ring : tout fonctionne sans avoir besoin d’un dual boot avec Windows. Les performances sont solides, parfois meilleures que sous Windows, car rien ne tourne en arrière-plan pour consommer des ressources. Et le plus appréciable, c’est le contrôle total. Les pilotes Mesa évoluent vite, Proton aussi, et quand un bug survient aujourd’hui, il y a souvent un patch le lendemain.

Jouer sur Linux, c’est aussi plus propre. Pas d’espions cachés, pas de DRM envahissants. Juste moi, le jeu et mon Arch. Je streame parfois avec OBS, et tout reste fluide. PipeWire gère l’audio, Proton gère les jeux Windows : au final, mon Arch ressemble à une machine taillée sur mesure.

Arch au quotidien

Au-delà du code et du jeu, Arch est mon système de tous les jours. Je m’en sers pour naviguer, écouter de la musique, écrire, passer des appels vidéo et bien plus. J’ai choisi KDE Plasma parce que j’aime les bureaux raffinés, mais je connais des utilisateurs qui ne jurent que par i3 ou sway. C’est ça la force d’Arch : tu choisis ton environnement, rien ne t’est imposé.

Les mises à jour sont fréquentes, mais sans douleur. Lire les annonces avant de mettre à jour devient un réflexe. En échange, on a un système vivant, toujours moderne, jamais figé. Pas besoin d’attendre une LTS, pas de noyau obsolète, pas de fonctionnalités manquantes. Juste du logiciel frais, tous les jours.

L’état d’esprit ArchLinux

Arch m’a appris quelque chose d’essentiel. Ce n’est pas seulement un système, c’est une philosophie. Elle dit : tu es aux commandes, tu assumes, tu sais ce qui tourne. Ce n’est pas fait pour tout le monde, et ce n’est pas grave. Certains veulent un système sans entretien, c’est un choix tout à fait valable. Mais pour moi, Arch est parfait parce qu’il correspond à ma curiosité. Il m’incite à apprendre. Il me donne des outils, pas des illusions.

Je ne cherche pas à convertir qui que ce soit. Comme je l’ai dit au départ, chaque distribution a son public. Mint est idéale pour la stabilité et la simplicité. Ubuntu pour une installation rapide. Fedora pour du cutting edge avec un bel équilibre. Debian pour la solidité des serveurs. Mais Arch, lui, me donne ce mélange unique entre contrôle et nouveauté. C’est comme conduire une voiture que tu as montée toi-même : tu connais chaque vis, chaque câble, et quand tu appuies sur l’accélérateur, tu comprends pourquoi ça marche.

Conclusion

Oui, je suis utilisateur Arch. Pas à cause des mèmes, pas parce que j’aime souffrir, mais parce que c’est logique pour moi. Arch me donne un environnement parfait pour coder, une plateforme étonnamment efficace pour jouer et un système qui m’apprend toujours quelque chose au quotidien. Et quand je démarre mon bureau Arch, j’ai le sentiment d’être chez moi.

Alors, la prochaine fois que quelqu’un lâche « btw I use Arch », souris simplement. Derrière la blague, il y a presque toujours quelqu’un qui a pris le temps de construire son système, d’apprendre Linux et d’en profiter pleinement. Et ça, ça mérite du respect.

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