Rendre sa grandeur à l’Amérique, mais de quelle grandeur parle-t-on ?

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Graffiti fillette robe USA pleurant sur drapeau bleu

« Make America Great Again ». Quatre mots magiques qui font vibrer des millions d’Américains. Alors rendre sa grandeur à l’Amérique, pourquoi pas ? Mais avant d’aller plus loin, juste une petite question innocente : À quelle époque font référence certains nostalgiques lorsqu’ils parlent de grandeur passée ? Parce que tu vois, selon que l’on soit privilégié ou simple citoyen, la perception de la « grandeur américaine » varie très sensiblement.

Pour les ultra-riches, c’est vrai que l’Amérique a TOUJOURS été grande. Dans le passé il y avait Rockefeller, Carnegie, Ford… Et actuellement Bezos, Musk, Zuckerberg… Tous ces noms représentent des fortunes colossales bâties sur… eh bien, un peu de patience on va y venir ! L’Amérique est même probablement encore plus grande pour les milliardaires d’aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été auparavant. Records d’inégalités, évasion fiscale légalisée et influence politique totale. Ces gens nagent en plein bonheur.

Mais pour les classes moyennes et populaires ? Là c’est une toute autre histoire ! Une histoire que l’on ne raconte pas dans les films hollywoodiens, ni dans les discours politiques. Une histoire de violence, d’exploitation, de mensonges d’État et de sang. Beaucoup de sang et de sueur.

Alors prenons le temps de réfléchir quelques minutes sur ce sujet. Pour ce faire, nous allons effectuer un petit voyage temporel dans cette Amérique prétendument grandiose. Et de cette façon, nous verrons ensemble à quoi ressemblait vraiment cette fameuse « grandeur » dont tout le monde parle.

Les fondations sanglantes : Quand la grandeur rime avec massacre de masse

Commençons par le commencement. L’Amérique s’est construite sur un génocide. Ce n’est ni une métaphore, ni une exagération : on parle bien de génocide. Parce que c’est un fait établi que les populations amérindiennes, estimées entre 5 et 15 millions d’êtres humains avant l’arrivée des Européens, ont été décimées en utilisant des massacres, des maladies volontairement propagées et des déportations.

Et parce que tuer les humains ne suffisait pas, il fallait aussi détruire leur mode de vie. Comme par exemple les bisons. Soixante millions d’animaux massacrés entre 1830 et 1890 ! Non pas pour les manger mais juste pour affamer les tribus des Grandes Plaines. Il s’agit donc d’un génocide par la famine qui a été orchestré méthodiquement. Voilà comment se sont construites les bases d’une nation « bénie par Dieu ».

Mais le vrai pilier économique de cette grandeur naissante c’était l’esclavage. Quatre millions de personnes réduites à l’état de marchandise. Des fortunes colossales bâties sur le dos de ces esclaves. Le coton du Sud enrichissait les banquiers du Nord. Les plantations créaient des dynasties. L’Amérique se construisait sur des cadavres, des coups de fouet et des chaînes.

Or, pendant ce temps, les ouvriers blancs étaient-ils mieux lotis ? Vivaient-ils dans une sorte de paradis prolétarien ? Laisse-moi en douter. L’espérance de vie d’un ouvrier était de 10 à 20 ans inférieure à celle d’un bourgeois. Les enfants travaillaient dès l’âge de 6 ou 8 ans. Douze à quinze heures par jour, six jours par semaine. Et pour les vacances ? Un concept totalement inconnu.

Les salaires ? Calculés au plus juste pour couvrir les besoins élémentaires. 85% du budget d’une famille ouvrière passait dans le loyer et la nourriture. Dans ces conditions, épargner était impensable. Tomber malade était une condamnation à mort car il n’existait aucune protection sociale avant 1880. Les accidents du travail étaient fréquents, souvent mortels et jamais indemnisés.

En 1878, la British Association révélait que les garçons de 11-12 ans issus du milieu ouvrier avaient une taille inférieure de 12 centimètres à ceux de la bourgeoisie. Douze centimètres ! Voilà ce que produisait la « grandeur » américaine à cette époque : Des corps rachitiques, des vies brisées et une misère institutionnalisée.

La Guerre Civile: Les pauvres meurent, les riches s’enrichissent

Puis arriva la guerre de Sécession. L’histoire officielle vous dira que c’était une guerre noble pour l’abolition de l’esclavage. Alors qu’en réalité il s’agissait d’un conflit entre une extrême droite sudiste esclavagiste et des capitalistes libéraux du Nord. Deux modèles économiques qui s’affrontaient, deux élites qui se disputaient le contrôle du pays.

Et qui est mort dans cette guerre civile ? Principalement les pauvres. Des deux côtés des centaines de milliers de jeunes hommes furent fauchés dans leur prime jeunesse. Pendant que les riches du Nord s’enrichissaient en vendant des armes, des uniformes et des vivres aux armées. Ah la guerre, quel formidable accélérateur de profits !

Le Far West et l’âge d’or du capitalisme sauvage : La violence comme modèle

Après la guerre ce fut le tour de l’époque que l’on appelle sans rire le « Gilded Age ». L’âge doré pour qui exactement ? Pour les barons voleurs comme Rockefeller dans le pétrole, Carnegie dans l’acier et Morgan dans la finance. Avec ces trois là il y avait une concentration de richesses et de pouvoir totalement scandaleuse.

Entre 1897 et 1904, 1800 entreprises se restructurent en seulement 157 sociétés. Ce qui représentait une concentration vertigineuse qui contrôlait les transports, l’agroalimentaire, le bois, le papier, les assurances… Est-ce que c’était le libre marché ou bien un système de monopole à la soviétique ? En réalité j’appellerai plutôt ça du capitalisme de connivence.

Mais c’est aussi l’époque du Far West. Cette période que l’Amérique adore fantasmer dans ses westerns. La violence, la cupidité, les cow-boys solitaires. Un mythe qui fascine encore aujourd’hui. Or, la réalité du Far West, c’était des massacres, des vols de terres et une brutalité sans nom. Bref, c’était la loi du plus fort érigée en principe fondateur.

Car pendant que les barons voleurs s’enrichissaient, les ouvriers vivaient dans des conditions abjectes. En 1880, plus d’un million d’enfants de moins de 15 ans travaillaient quotidiennement. Des enfants qui n’iraient jamais à l’école et qui ne connaîtraient jamais l’enfance.

Et pour les adultes, soixante heures de travail par semaine minimum. En 1900, les ouvriers de la sidérurgie travaillaient douze heures par jour pour un salaire, je cite selon les documents qui témoignent de cette époque : « très inférieur au minimum pour vivre décemment ». Et toujours aucune assurance maladie, aucun chômage et aucune retraite. Tu travaillais jusqu’à ce que ton corps te lâche. Voilà ce qu’était le contrat social de la grande Amérique.

La répression ultra-violente : Quand l’État massacre ses ouvriers

Évidemment, les ouvriers ont tenté de résister. De s’organiser. De créer des syndicats. Et évidemment, la réponse fut d’une violence inouïe. Par exemple en 1877 lorsque les cheminots se mettent en grève. Plus de 100000 personnes arrêtent le travail. La répression fut extrêmement brutale. Cent morts et mille emprisonnements. Voilà comment la grande Amérique traitait ceux qui osaient demander de meilleures conditions.

Mais le clou du spectacle, le plus représentatif de cette époque, ce sont les Pinkertons. Une agence de sécurité privée, ou plutôt une milice patronale qui infiltrait les syndicats et brisait les grèves en utilisant les moyens les plus brutaux. Jay Gould, un magnat cynique et impitoyable, se vantait même ouvertement de pouvoir embaucher la moitié de la classe ouvrière pour tuer l’autre moitié.

Le 1er mai 1886, une immense grève est lancée dans tout le pays pour obtenir la journée de huit heures. Quatre cent mille travailleurs cessent le travail. Trois jours plus tard, à Chicago, un gréviste trouve la mort lors d’une charge de police. Le lendemain, lors d’une manifestation de protestation à Haymarket Square, une bombe explose. La police tire sur la foule. Bilan de cette opération : Des dizaines de morts et de blessés. Plus le cas de huit anarchistes qui ont été lourdement condamnés, dont quatre qui ont été pendus pour l’exemple.

1892, à Homestead, en Pennsylvanie. Trois mille ouvriers se mettent en grève dans les aciéries Carnegie. Le directeur, Henry Frick, recrute trois cents Pinkertons armés. Dans la nuit du 5 au 6 juillet, cela a abouti à une bataille de treize heures entre grévistes et Pinkertons. Bilan officiel : Seize morts (dont sept Pinkertons et neuf grévistes) et plus de soixante blessés. La foule en colère roue de coups les Pinkertons capturés. Femmes, hommes, enfants, tous étaient unis dans la rage contre ces mercenaires du capital.

1894, la grève Pullman à Chicago. La ville est paralysée. Le président démocrate Grover Cleveland décrète la grève illégale et envoie les troupes fédérales. De violents combats ont eu lieu. Bilan, treize morts chez les ouvriers. La grève est brisée et Eugene Debs (le président du syndicat) fut condamné à six mois de prison. Il deviendra par la suite l’une des figures du socialisme américain.

1914, massacre de Ludlow, au Colorado. Les mineurs en grève ont installé un campement avec leurs familles. La Garde nationale attaque. À la tombée de la nuit, ils mettent le feu au campement et tirent sur ceux qui fuient. Vingt-six personnes assassinées, dont onze enfants et deux femmes. Cette guerre de classe totalisera finalement soixante-quatorze morts, juste parce qu’ils avaient demandé de meilleures conditions de travail. Voilà toute la grandeur américaine en action.

Les années 1920 : L’Amérique et son flirt appuyé avec le fascisme

Les années folles… Folles pour qui ? Très certainement pour les ultra-riches qui spéculaient en Bourse. Tandis que pour les ouvriers c’était plutôt les années de plomb.

1919 : quatre millions de grévistes dans tout le pays. La réaction du gouvernement ? Une campagne anticommuniste hystérique. Le procureur général Palmer et son jeune protégé, un certain Edgar Hoover, arrêtent dix mille personnes en six semaines. Trois mille cinq cents militants sont détenus pendant des mois. Cinq cent cinquante-six sont expulsés du pays.

En 1927, Sacco et Vanzetti, deux anarchistes italiens sont exécutés sur la chaise électrique après sept ans de combat juridique. Leur crime ? Simplement être anarchistes et immigrés. Les preuves de leur culpabilité ? Inexistantes ou fabriquées. Mais peu importe. Encore une preuve supplémentaire que le soi-disant pays de la liberté ne tolère pas la dissidence.

Mais le plus croustillant, le plus révélateur de l’époque, c’est Henry Ford. Oui, le génie industriel, l’inventeur de la chaîne de montage, le démocratiseur de l’automobile. C’est un héros américain, pas vrai ? Eh bien ce héros était aussi un antisémite viscéral et un sympathisant nazi. En 1918, Ford achète le Dearborn Independent, un journal qu’il transforme en tribune antisémite. Pendant huit ans, de 1920 à 1927, il y publie des textes haineux. Dont les infâmes Protocoles des Sages de Sion. Le journal est distribué dans tous les garages Ford et touche sept cent mille lecteurs. Parmi eux, un certain Adolf Hitler.

Car oui, Hitler admirait Ford. Il gardait même un portrait de lui dans son bureau privé. Il l’appelait « Heinrich Ford » et le voyait comme le leader du mouvement fasciste qui prenait de l’ampleur en Amérique. En 1938, pour son 75e anniversaire, Hitler offre à Ford la Grand-Croix de l’Aigle allemand, la plus haute distinction nazie pour les étrangers. Ford l’accepte. Sans broncher.

Mieux encore : Ford finance le parti nazi dès le début des années 1930. Cinquante mille dollars chaque année à l’occasion de l’anniversaire d’Hitler. Et pendant la Seconde Guerre mondiale, ses filiales allemandes produisent des véhicules pour la Wehrmacht. Ford approvisionne les deux camps. Parce que les affaires sont les affaires, n’est-ce pas ?

Un parti nazi existait aux États-Unis. Le gouvernement américain traînait des pieds pour entrer en guerre contre Hitler. Parce que franchement, le fascisme ne les gênait pas tant que ça. Ce qui les gênait, c’était juste de perdre de l’argent.

La Grande Dépression : Devinez qui paie l’addition

1929 : C’est le krach boursier. L’économie s’effondre. Des millions de chômeurs, des familles à la rue et des files d’attente interminables pour un bol de soupe. Et qui paie l’addition de la spéculation délirante des années folles ? Une fois de plus, les pauvres ! Les classes moyennes voient leurs économies s’évaporer. Les ouvriers perdent leur travail. Et les banquiers responsables du désastre ? Ils sont renfloués. Comme toujours ! Car c’est un principe immuable du capitalisme américain : Les profits sont privés tandis que les pertes sont socialisées. Autrement dit, quand ça va bien on s’en met plein les poches et quand ça va mal c’est le contribuable qui raque.

Les « glorieuses » années 50 : Le mythe des Happy Days

Après la Seconde Guerre mondiale viennent les années 1950. Le soi-disant âge d’or américain. Les banlieues pavillonnaires, la voiture dans chaque garage et la télévision dans chaque salon. Le rêve américain incarné. Mais est-ce vraiment des « Happy Days » ?

Autocollant : Profitez du rêve américain.

Parce que pour les afro-américains c’était plutôt les années cauchemar à cause des lois Jim Crow, en vigueur depuis 1877, qui battaient leur plein. « Separate but equal », disait sans honte l’arrêt Plessy v. Ferguson de 1896. Séparés mais égaux. Mais quel mensonge éhonté ! Mais quelle honte pour un pays soi-disant civilisé !

Toilettes séparées, fontaines à eau séparées, bus séparés, écoles séparées, restaurants séparés… Les personnes de couleur ne pouvaient pas s’asseoir à côté des Blancs au cinéma, ne pouvaient pas se marier avec des Blancs… Et surtout, ils ne pouvaient pas voter ! En Louisiane, en 1910, moins de 0,5% des hommes noirs avaient le droit de vote. Soit seulement 730 hommes sur toute la population noire de l’État.

Le Ku Klux Klan ? En pleine forme ! En 1925, trente mille membres défilent en plein jour à Washington sans cagoule, fiers de leur haine. Les lynchages ? Monnaie courante ! En 1955, Emmett Till, un adolescent de quatorze ans est torturé et assassiné dans le Mississippi pour avoir prétendument sifflé une femme blanche. Ses meurtriers sont acquittés. Évidemment !

Mais pour les Blancs, c’était le paradis alors ? Pas vraiment ! C’était surtout un conformisme étouffant. Avec la banlieue pavillonnaire comme prison dorée. L’homme en costume-cravate, auto-boulot-dodo, qui se noie dans l’alcool pour supporter son existence aliénante qui faisait de lui un rouage interchangeable dans la machine capitaliste.

Et les femmes ? Ah, les femmes ! Confinées au rôle de femme au foyer, de mère parfaite et d’épouse souriante. Pas le droit d’avoir un compte bancaire sans l’autorisation du mari. Quant à la violence conjugale elle était plus que tolérée. Et que dire du viol conjugal ? Le concept n’existait pas juridiquement car on ne peut pas violer sa femme. Ben voyons !

Alors pour supporter ce bonheur imposé, les femmes se droguaient. Il y a d’ailleurs une chanson des Rolling Stones qui les appelle les « mother’s little helpers ». Anxiolytiques, antidépresseurs… Une génération entière de femmes sous tranquillisants. Parce que pour beaucoup, le rêve américain ressemblait furieusement à un cauchemar dont elles ne pouvaient pas se réveiller.

Et pendant ce temps, la chasse aux sorcières maccarthyste battait son plein. C’était la grosse paranoïa anticommuniste. Avec des vies détruites sur simple dénonciation. Des carrières brisées, des familles déchirées. Tout ça parce que le sénateur McCarthy voyait des communistes partout. Du coup, Hollywood était purgé, l’université surveillée et les syndicats infiltrés.

Sans oublier la terreur nucléaire. Les exercices ridicules dans les écoles où on apprenait aux enfants à se cacher sous leur bureau en cas d’attaque atomique. Comme si un bureau en bois allait les protéger d’une bombe thermonucléaire. Mais bon, il fallait bien faire quelque chose pour gérer l’angoisse existentielle d’une génération élevée dans la peur de l’apocalypse nucléaire.

Ah oui, j’allais oublier. C’est aussi l’époque où la surconsommation devient une thérapie. Tu n’es pas heureux ? Achète des trucs ! Tu te sens vide ? Achète des trucs ! Ta vie n’a pas de sens ? Achète des trucs ! Bref, c’était le shopping comme antidépresseur et la consommation outrancière comme raison d’être. Toutes les bases de la société américaine moderne étaient posées.

Les années 60-70 : L’âge d’or ? Mon cul !

Les années 1960. L’Amérique envoie des hommes sur la Lune. Formidable ! Pendant ce temps, elle envoie aussi des centaines de milliers de jeunes pauvres mourir au Vietnam.

Le 16 mars 1968, dans le hameau de My Lai, au Vietnam, des soldats américains massacrent entre 347 et 504 civils selon les estimations. Des femmes, des enfants et des bébés tués dans des conditions horribles. Des viols collectifs, des mutilations. Des familles entières exterminées. Les villageois qui lèvent les mains en signe de reddition sont abattus quand même. Les blessés sont achevés à la baïonnette. Et le sinistre général William Westmoreland, commandant des forces américaines au Vietnam, félicite la compagnie C pour « une action exceptionnelle » et pour avoir « porté à l’ennemi un énorme coup ». Sans commentaire.

Les responsables ? Sur 26 soldats initialement accusés seulement un seul sera condamné : le lieutenant William Calley. Pour vingt-deux meurtres il fut condamné à l’emprisonnement à perpétuité. Qu’il purgera en… trois ans et demi. En résidence surveillée… Trois ans et demi pour avoir orchestré un massacre ! Surtout que My Lai n’était pas du tout un incident isolé. Dans la province de Quang Ngai où s’est produit le massacre, jusqu’à 70% de tous les villages ont été détruits par les bombardements aériens et d’artillerie. Napalm et agent orange au menu. Le Vietnam était utilisé comme un laboratoire de toutes les atrocités.

Une enquête du Pentagone a révélé 320 potentiels crimes de guerre entre 1967 et 1971, dont sept massacres ayant fait au moins cent trente-sept morts civils. Soixante-dix-huit autres attaques ciblant des non-combattants. Cent quarante et un cas de torture de civils ou de prisonniers de guerre. Sur les 203 militaires inculpés, seulement vingt-trois ont été condamnés. Et tous ces chiffres ne sont que le sommet de l’iceberg.

Parce que voyez-vous, l’armée américaine avait une doctrine officieuse appelée la « Mere Gook Rule » : les soldats ne seraient pas poursuivis pour avoir tué ou blessé des civils vietnamiens. Ils avaient donc une carte blanche pour massacrer des innocents. Et le décompte des morts était la mesure du succès. Peu importait qui on tuait, tant que les chiffres étaient bons.

Des milliers de jeunes Américains pauvres sont morts là-bas. Pas les fils des riches, non ! Ceux-là avaient des exemptions : université, problèmes médicaux opportuns, pistons… Alors ce sont principalement les enfants de la classe ouvrière qui sont revenus dans des sacs mortuaires. Ou qui sont revenus traumatisés à vie, accros à l’héroïne et incapables de réintégrer une société qui les avait envoyés au casse-pipe.

Mais pour les autres, ceux qui étaient au pays, cela devait être l’âge d’or, non ? Avec cette Amérique prospère des Trente Glorieuses on peut au moins espérer toucher un bout de paradis du doigts ? Pour avoir la réponse, examinons l’histoire. L’inflation rongeait le pouvoir d’achat. Les crises économiques se succédaient. En 1973, il y eut le choc pétrolier. Puis la stagflation qui provoqua chômage et inflation. Un vrai cocktail explosif qui a détruit les économies de millions de familles.

Et les femmes ? Toujours dans la merde ! Jusqu’en 1974, elles ne pouvaient pas avoir de carte de crédit sans cosignature masculine. Le viol conjugal était légal dans la plupart des États jusqu’aux années 1970-80. Les salaires étaient de 40% à 60% inférieurs aux hommes pour le même travail. L’avortement était totalement illégal jusqu’en 1973. De ce fait, des milliers de femmes mourraient chaque année d’avortements clandestins. Mais bon, c’était les années glorieuses. N’est-ce pas ?

La violence sociale était généralisée. Les assassinats politiques se succédaient : JFK en 1963, Malcolm X en 1965, Martin Luther King en 1968 et Robert Kennedy en 1968. Quatre ans, quatre assassinats majeurs ! Le pays était au bord de l’implosion. Parlons aussi des émeutes urbaines de Watts en 1965, de Newark en 1967 et de Detroit en 1967. Des villes entières en flammes. La Garde nationale dans les rues. Des dizaines de morts. Le rêve américain… version cauchemar.

Et l’environnement ? Personne n’en avait rien à foutre. Les rivières prenaient littéralement feu. A Cleveland la Cuyahoga River a brûlé plusieurs fois, dont une en 1969 qui a finalement déclenché une prise de conscience. L’air dans les grandes villes était irrespirable. Les déversements toxiques se comptaient par milliers. Et j’en passe, et des bien pires.

Voilà la réalité des années glorieuses. Voilà l’âge d’or américain ! Des mensonges d’État, des massacres, des assassinats, de la pollution, de l’inflation, du chômage et une violence endémique. Alors quand on dit « glorieuses » à chaque fois je me demande s’il n’y a pas eu une grossière erreur dans le choix du qualificatif.

Les années 80 : Le capitalisme débridé de Reagan

Les années 1980 marquent l’arrivée de Ronald Reagan et le triomphe du néolibéralisme. Les syndicats sont détruits. Reagan brise la grève des contrôleurs aériens en 1981. Le signal est clair : le capitalisme n’a plus besoin de faire semblant de négocier. Du coup, les inégalités explosent ! Les riches deviennent immensément riches. Les pauvres deviennent plus pauvres. Et la classe moyenne commence à se fissurer. Mais l’important, parait-il c’est que l’économie « ruisselle ». Sauf que rien n’a jamais ruisselé, sauf vers le haut où l’argent a toujours coulé à flots.

C’est aussi l’époque de l’arrivée du crack et de la guerre sans fin contre la drogue. Une guerre qui était en réalité une guerre contre les pauvres et les afro-américains. La CIA était elle-même impliquée dans le trafic de cocaïne pour financer ses opérations illégales en Amérique centrale. Du coup le crack inonde les ghettos. Des dizaines de milliers de jeunes des minorités sont incarcérés. Des milliers de vies sont détruites. Je ne vois toujours pas la grandeur. Mais peut-être qu’elle arrive après ?

Les années 90-2000 : L’ère des mensonges d’État

1991 c’est la première guerre d’Irak. Basée sur des mensonges. L’histoire des couveuses au Koweït ? Inventée de toutes pièces. Quarante-cinq mille victimes civiles ! Mais bon, Saddam Hussein était méchant, alors ça va. Ça passe crème.

2001 : 11 septembre. Trois mille morts. Tragique, horrible, inexcusable. La réponse américaine ? Pondre des lois liberticides envers sa population. Envahir l’Afghanistan. Puis, en 2003, à nouveau l’Irak. Le 5 février 2003, Colin Powell se présente devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Il brandit une fiole contenant une poudre blanche. La preuve, dit-il, que Saddam Hussein posséderait des armes de destruction massive. Il présente des photos satellites, des enregistrements audio…

Sauf que tout était faux. Absolument tout ! Le Center for Public Integrity recensera 935 mensonges dans les déclarations publiques de Bush, Cheney, Rice, Powell et Rumsfeld. 935 mensonges délibérés pour justifier une guerre dont l’objectif non avoué était de mettre la main sur des ressources pétrolières. Paul Wolfowitz, numéro deux du Pentagone, avouera plus tard : « Nous nous sommes entendus sur un point, les armes de destruction massive, parce que c’était le seul argument sur lequel tout le monde pouvait tomber d’accord. » Il faut comprendre : Nous cherchions un prétexte, n’importe lequel.

Hans Blix, l’inspecteur de l’ONU, indiquait qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive en Irak. Mais qu’importe ! Les États-Unis sont partis en guerre quand même. Résultat : des centaines de milliers de morts irakiens. Un pays détruit. Le chaos au Moyen-Orient. Et la naissance de Daesh ! Félicitations pour ce fiasco les admirateurs de la grandeur de l’Amérique.

Et les responsables de ces mensonges ? Aucun n’a été puni. Aucun ! Ils ont écrit des livres, donné des conférences et touché des millions. Powell est mort respecté en 2021. Bush peint des tableaux au Texas. Cheney vit tranquillement. Rumsfeld est mort paisiblement en 2021. Mais quelle honte !

L’Afghanistan ? Vingt ans de guerre. Pour revenir exactement au point de départ. Les talibans au pouvoir une fois l’Amérique partie la queue entre les jambes. Deux mille quatre cents soldats américains morts. Cent cinquante mille Afghans tués. Des milliers de milliards de dollars dépensés. Pour rien. Absolument rien.

Mais le clou du spectacle, c’est 2007-2008 avec la crise des subprimes. Les banques ont prêté de l’argent à des gens qui ne pourraient jamais rembourser. Puis elles ont transformé ces prêts pourris en produits financiers « sûrs ». Puis elles ont vendu ces produits toxiques au monde entier. Une fraude à l’échelle planétaire. Et quand tout s’est effondré, des millions de gens ont perdu leur maison. Leurs économies. Leur retraite. Des vies détruites. Et les banquiers responsables ? Renfloués avec l’argent public ! Sept cents milliards de dollars. Pas un seul patron de banque en prison. Pas un seul.

Pire encore ! Les mêmes banquiers se sont versé des bonus avec l’argent du sauvetage. Parce que bon, il fallait bien « retenir les talents ». Les mêmes talents qui avaient failli détruire l’économie mondiale. c’est très logique.

Les années 2010-2020 : Bienvenue dans Idiocracy

Les inégalités atteignent des records historiques. Trois milliardaires possèdent autant que 50% de la population américaine. L’école publique est en ruine. Quarante millions d’Américains n’ont aucune couverture santé. La dette étudiante écrase toute une génération. L’infrastructure s’effondre littéralement. Le racisme et la violence sont toujours aussi virulents. Bref, plus que jamais, l’Amérique donne en spectacle tous les signes de son déclin.

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Mais il parait que tout va bien. Le Dow Jones monte. Les riches n’ont jamais été aussi riches. Le système fonctionne. Pour eux. Seulement pour eux. Comme depuis toujours, la grandeur n’accompagne que les privilégiés. Et tant pis pour les autres, les 99% du reste de la population qui peuvent toujours se réfugier dans des mythes historiques pour se donner l’illusion que tout ira mieux demain.

Oscar du meilleur acteur chez l’oncle Sam : La CIA pour l’ensemble de son œuvre

Parlons maintenant de la Central Intelligence Agency. La fierté américaine. L’agence qui défend la démocratie partout dans le monde. Enfin, à ce qu’il parait. Parce que la réalité serait plutôt qu’il s’agit d’un véritable État dans l’État. Une sorte d’organisation criminelle avec budget illimité et immunité totale.

Commençons par MKUltra. Un programme lancé dans les années 1950 pour développer des techniques de contrôle mental en droguant des gens au LSD. Sans leur consentement, tant qu’à faire. Les cobayes de cette expérience ? Des soldats, des prisonniers, mais aussi des civils américains ordinaires.

Frank Olson, biologiste employé par l’armée a été drogué au LSD par son supérieur en 1953. Dix jours plus tard, il tombe d’un immeuble de dix étages à New York. La CIA conclut au suicide. Des décennies plus tard, l’exhumation de son corps révélera qu’il était sous emprise du LSD au moment de sa mort.

George White, un agent fédéral des stupéfiants, loue des appartements pour la CIA. Des « maisons sûres » où des prostituées attirent des clients sans méfiance. On les drogue au LSD, on observe leur comportement à travers des miroirs sans tain et on enregistre tout. C’est l’opération Midnight Climax. Financée par les impôts des américains.

À Lexington, dans un établissement prétendument hospitalier, des volontaires sont recrutés parmi les toxicomanes. On les maintient sous LSD pendant soixante-dix-sept jours. À raison de cent quarante microgrammes par jour. Leur rémunération ? Des doses d’héroïne !

Des milliers d’Américains ont servi de cobayes. Combien exactement ? On ne le saura sans doute jamais. Parce qu’en 1973, le directeur de la CIA Richard Helms et le cerveau de MKUltra Sidney Gottlieb ont détruit la majorité des documents pour couvrir leurs crimes. Mais MKUltra n’est que la partie émergée de l’iceberg. Le budget de la CIA ? Tenu secret. Ses sources de financement ? Opaques. Son contrôle démocratique ? Quasiment inexistant.

La CIA espionne aussi sa propre population. Le programme COINTELPRO ciblait les militants des droits civiques, les pacifistes et les syndicalistes. Dix mille dossiers sur des citoyens américains ont été révélés en 1975. Combien y en a-t-il aujourd’hui ? Mystère ! La CIA infiltre systématiquement les organisations politiques. Elle a même envoyé des lettres anonymes à Martin Luther King pour le pousser au suicide. Elle a assassiné Fred Hampton, le leader des Black Panthers, en 1969. Eh oui ! Sur le sol américain des meurtres d’État sont commis.

Et à l’étranger, c’est encore pire ! Coups d’État, renversements de gouvernements démocratiquement élus et installation de dictateurs. Pinochet au Chili. Le Shah en Iran. Mobutu au Zaïre. La liste est longue… Très longue. Torture, enlèvements, sites obscurs partout dans le monde. Guantanamo. Abu Ghraib. Des centaines de prisonniers torturés, séquestrés pendant des années sans procès et sans avocat. Certains innocents. Mais qu’importe. C’est soi-disant pour la sécurité nationale.

Et n’oublions pas le trafic de drogue. Car oui, on revient sur le sujet : La CIA a financé ses opérations illégales en vendant de la drogue. Le scandale Iran-Contra. Le crack dans les ghettos américains. Tout ça pour financer des escadrons de la mort en Amérique centrale. Quant au FBI c’est guère mieux. J. Edgar Hoover a dirigé l’agence pendant quarante-huit ans, de 1924 à 1972. Quarante-huit ans à accumuler des dossiers de chantage sur tous les politiciens. À espionner, à harceler et à détruire des vies.

Voilà le véritable État profond américain. Ce n’est pas une énième théorie du complot. C’est une réalité documentée, avouée et même assumée. Parce qu’au fond, personne n’a été puni. Et personne ne le sera jamais. Alors ce n’est pas la peine d’aller chercher des reptiliens ou des Illuminati. Le complot, il est bien là. Juste sous nos yeux.

Le paradis artificiel : Quand le bonheur d’être américain passe par la chimie

Parlons maintenant d’un paradoxe fascinant. Si l’Amérique est vraiment le plus grand pays du monde, si c’est vraiment le paradis sur Terre, alors pourquoi ses habitants ont-ils besoin de se droguer autant ?

Les années 1950-60 voient l’explosion des anxiolytiques et des antidépresseurs. Des millions d’Américains, surtout des femmes sont sous tranquillisants. Pour supporter le bonheur imposé, la perfection exigée et le sourire obligatoire.

Les années 1970-80 : la cocaïne envahit Wall Street. Les « maîtres de l’univers » doivent se défoncer pour tenir le rythme. Parce que le paradis capitaliste nécessite apparemment de la poudre blanche dans le nez pour être supportable. Pendant ce temps, le crack ravage les ghettos. Deux poids, deux mesures. La cocaïne pour les riches et le crack pour les pauvres. Et les peines de prison ? Cent fois plus lourdes pour le crack. Simple coïncidence ?

Les années 1990-2000 marquent le début de la crise des opioïdes. Orchestrée par Big Pharma avec Purdue Pharma et son OxyContin. On assiste à une addiction légale de masse parce que les médecins prescrivent ces pilules comme des bonbons. Et les patients deviennent accros par millions. Alors que Purdue Pharma savait ! Les documents internes le prouvent. Ils savaient que leur médicament créait une grande dépendance. Mais ils l’ont caché volontairement. Ils ont menti. Ils ont corrompu des médecins. Pour vendre plus. Toujours plus. Et faire plus de profit. Résultat : depuis 1999 plus de cinq cent mille Américains sont morts d’overdose d’opioïdes. Cinq cent mille ! L’équivalent d’une ville comme Atlanta totalement rayée de la carte.

Les responsables ont-ils été punis ? Purdue Pharma a fait faillite en 2019. La famille Sackler qui en est propriétaire a accepté de payer six milliards de dollars en échange de l’immunité. Six milliards, cela parait beaucoup. Mais en fait ils en ont gagné trente-cinq. Donc contrairement aux idées reçues, il faut croire que le crime paye bien.

Aujourd’hui, c’est le fentanyl qui tue. Des territoires entiers sont ravagées par cette saloperie. Plutôt dans l’Amérique profonde, celle que l’on voit peu. Celle dont les citadins des grandes villes se moquent. Avec cette drogue, des communautés sont détruites. Des familles sont brisées. Toute une génération est perdue.

L’espérance de vie aux États-Unis ? Elle est en baisse ! C’est le seul pays développé où ça arrive. Trois années consécutives de baisse entre 2015 et 2017. Principalement à cause des overdoses et des suicides. Les morts du désespoir comme les appellent les économistes. Alors posons la question : pourquoi ? Pourquoi le pays le plus riche du monde a-t-il besoin de se droguer à ce point ? Pourquoi ses habitants doivent-ils s’anesthésier pour supporter leur existence ?

Parce que désolé, quand tu es heureux tu n’as pas besoin de drogue dure. Quand ta vie a du sens, tu n’as pas besoin de te mettre de la coke dans le nez pour te sentir efficace. Quand ton existence est épanouissante, tu n’as pas besoin de Xanax pour dormir. Alors voilà la réponse : Le rêve américain est tellement cauchemardesque qu’il faut s’anesthésier pour le vivre. Voilà la vérité. Une vérité que personne ne veut regarder en face.

L’American Dream : Le plus grand coup de pub de l’histoire

Mais comment l’Amérique a-t-elle réussi à vendre ce cauchemar comme un rêve ? Très simple : Avec son industrie du divertissement qui est la machine de propagande la plus efficace jamais créée. John Wayne incarnant le cow-boy solitaire et viril. Elvis le rebelle apprivoisé. Marilyn Monroe, la beauté tragique. Des icônes fabriquées, marketées, qui ont été vendues comme un rêve au monde entier. Avec le hamburger comme symbole de liberté. Les grosses voitures comme preuve de réussite. La maison avec jardin comme horizon indépassable et la société de consommation érigée en modèle civilisationnel.

Et ça a fonctionné ! Pendant des décennies, le monde entier a gobé le gros mythe de l’American Dream. Le self-made man. La terre des opportunités. N’importe qui peut devenir millionnaire. Il suffit de travailler dur. Sauf que c’est faux ! Parce que la mobilité sociale aux États-Unis est inférieure à celle de la plupart des pays européens. Pour preuve : Si tu nais pauvre en Amérique, tu as de grandes chances de mourir pauvre. Le rêve américain ? Juste une grande loterie avec beaucoup de joueurs et vraiment très peu de gagnants.

L’industrie culturelle avec Hollywood en tête n’a jamais ménagé ses efforts pour vendre le mythe en utilisant les films, les séries et la musique. Autant de divertissements faciles à ingérer qui donnent l’image d’un monde où tout le monde est beau, tout le monde est cool et tout le monde est riche. Alors que tout ceci n’est qu’une manipulation à l’échelle planétaire qui dispose de moyens colossaux pour imposer ses codes au monde entier. Et c’est tellement bien fait que même les Américains se sont mis à croire qu’ils étaient des super-héros. Qu’ils sauvaient le monde. Qu’ils incarnaient toujours le Bien contre le Mal. Or le monde s’est réveillé. L’impérialisme américain est démasqué. L’arrogance est devenue insupportable. Trop de mensonges et d’irrespects se sont accumulés… Le vernis a fini par craquer. Une fois démaquillée, l’Amérique n’est pas du tout sexy.

Le modèle américain est tellement pourri que même les Irakiens et les Afghans n’en ont pas voulu. Après des années d’occupation et des milliards de dollars dépensés en « reconstruction », ces pays ont rejeté le modèle qu’on voulait leur imposer. Parce que dans le fond, ce n’est pas parce que l’Amérique a décidé que ses valeurs étaient toutes les bonnes que c’est forcément vrai. Parce que l’Amérique a une façon d’imposer ses valeurs qui est un véritable repoussoir. Parce que l’Amérique veut imposer sa culture en détruisant celle des autres. Parce qu’au final, l’Amérique ne propose pas, elle n’échange pas… Non, elle écrase tout sans aucun compromis !

Le soft power américain ? C’est juste une mauvaise blague. L’Amérique n’a jamais fait dans le soft power. Elle a toujours été ultra-violente et ultra-égoïste. Elle n’a aucune parole. Elle ne tient aucune promesse. Elle n’agit que pour ses propres intérêts. Jamais pour sauver le monde, jamais pour défendre la démocratie. Toujours par opportunisme. Fin de l’histoire.

Alors l’Amérique des années 2020, qu’on le veuille ou non, c’est le visage de son président au teint orange. Arrogante, égoïste, paranoïaque, violente, vulgaire, égocentrique, narcissique, sexiste. Voilà donc l’image des Américains dans le monde aujourd’hui. Pas celle de Hollywood. Pas celle des discours politiques. La vraie. Celle qu’elle ne peut plus cacher.

Conclusion

Alors «Make America Great Again » ? De quelle grandeur parle-t-on exactement ? Celle des Rockefeller et des Bezos qui s’enrichissent sur le dos de millions de travailleurs exploités ? Celle des guerres menées sur des mensonges d’État qui ont tué des centaines de milliers de civils innocents ? Celle des ouvriers qui bossaient douze heures par jour sans protection sociale et mouraient vingt ans plus tôt que les riches ? Celle des enfants de huit ans qui travaillaient dans les mines au lieu d’aller à l’école ? Celle des grévistes massacrés par des milices privées payées par le patronat ? Celle des afro-américains lynchés, ségrégués et privés de leurs droits pendant un siècle après l’abolition de l’esclavage ? Celle des femmes droguées aux tranquillisants pour supporter leur cage dorée ? Celle de la CIA qui drogue, torture, assassine, renverse des gouvernements et installe des dictateurs ? Celle d’un pays qui croule sous les drogues dures parce que ses habitants ont besoin de s’anesthésier pour supporter leur existence ? Sérieusement, de quelle grandeur parle-t-on ? A moins que je n’ai pas bien compris la question. Si tu trouves que c’est le cas, dis le en commentaire.

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