Internet libre : Du rêve de liberté jusqu’à la dictature des GAFAM

Internet devait être notre plus grande victoire collective. On avait entre les mains un outil incroyable qui nous offrait une liberté totale pour améliorer le monde. Et qu’est-ce que l’on a fait de cette unique chance d’évolution positive ? On a tous plus ou moins participé à transformer ce rêve en cauchemar et il y a vraiment de quoi avoir peur.
Car le web d’aujourd’hui, ce n’est plus que le reflet de nos démocraties de façade. Et il ne fait même plus l’ombre d’un doute que nous sommes entrés de plain-pied dans cette dystopie qu’Aldous Huxley décrivait dans Le Meilleur des mondes comme une dictature parfaite qui aurait les apparences de la démocratie, mais qui serait en réalité une prison sans murs où les prisonniers n’auraient pas l’idée de s’évader. Un système d’esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves aimeraient leur servitude.
Cette pilule est dure à avaler ? Désolé mais les bleues sont en rupture de stock ! Alors ne cherche pas d’excuse facile. Parce qu’à la base, ce gros problème n’est pas de la faute des GAFAM, ni des politiciens toutes tendances confondues, ni des libertariens de la Silicon Valley. Car les principaux coupables, c’est toi et moi qui avons cédé aux sirènes des services faussement gratuits proposés par les pires ennemis de la liberté.
Et ce faisant, sans trop s’en rendre compte, on a déserté les forums thématiques, les blogs et les petits sites indépendants. À la place, on a préféré aller se vautrer dans les bras des réseaux prétendument sociaux qui nous offraient des likes en perfusion pour perdre notre temps sur du microblogging inoffensif et sans le moindre intérêt social ou intellectuel.
À ce propos, est-ce que tu te souviens quand tu as créé ton premier compte Facebook ou Twitter ? Est-ce qu’à ce moment-là tu as pensé une seconde que tu venais de servir sur un plateau d’argent toutes tes données, tes relations et tes idées à un État dans l’État ?
Et pendant que tu fais ce flash-back, pour chaque site libre qui ferme, pour chaque forum qui s’éteint, c’est un pas de plus vers une société où les milliardaires ont le champ libre pour asseoir leur domination idéologique. Et le bilan dramatique de tout ça, c’est que les générations qui arrivent grandissent dans un web en grande majorité sous le contrôle de forces maléfiques. De ce fait, n’ayant pas le recul suffisant, elles se font laver le cerveau dès le plus jeune âge par des algorithmes programmés pour les manipuler.
Tu crois que j’exagère ? Alors regarde bien autour de toi. Regarde ton fil d’actu. Regarde ce que tu ne vois plus. Et surtout regarde ce que tu ne trouves plus… Et si on fait le même constat, nous sommes déjà deux à penser que l’heure est grave !
Mais la partie n’est pas terminée. Tant qu’il reste encore quelques sites libres, tant qu’il reste encore des gens prêts à monter sur le ring pour se battre malgré le découragement, il est encore possible de renverser la vapeur. Mais entendons-nous bien, au final, ce ne sera ni facile, ni rapide. Car tout ce qu’il nous reste, c’est une infime chance de renverser la vapeur à la seule condition de se réveiller sérieusement dès maintenant.
Alors pour commencer, on va jeter un coup d’œil dans le rétro. Car il faut revenir aux origines si tu veux comprendre pourquoi internet ressemble aujourd’hui à une dictature sournoise.
1960s – 1970s : Internet n’a pas été créé pour être libre, ouvert et démocratique. Il a été conçu comme une arme. Et ce détail change tout.
À l’origine, internet n’a rien d’une utopie libertaire. Il est né dans la décennie 1960 – 1970. Une époque où l’on est en pleine guerre froide. Et l’obsession du Pentagone durant cette période, c’est de garder ses communications intactes même après une frappe nucléaire. Car pas question qu’une bombe ne vienne détruire en une seconde toute la chaîne de commandement.
C’est donc dans ce contexte que l’ARPA (Advanced Research Projects Agency, future DARPA) lance le projet ARPANET. L’idée étant de construire un réseau capable de résister à des attaques massives. La clé de ce projet c’était de se reposer sur la commutation de paquets qui a été théorisée par Paul Baran aux États-Unis et par Donald Davies au Royaume-Uni.
Le principe en était assez simple : Au lieu d’envoyer les données en un bloc qui pourrait être coupé, on les découpe en petits paquets qui circulent par des chemins différents et se recomposent à l’arrivée. Le résultat souhaité étant que si une partie du réseau saute, les messages trouvent toujours une autre route.
En clair, internet n’est pas né pour partager des photos de chatons mais comme une technologie militaire conçue pour que l’ennemi ne puisse jamais faire taire l’armée des États-Unis.
1970s – 1990s : l’internet libertaire underground
À la fin des années 70, ARPANET n’est déjà plus seulement un projet militaire. Les universités américaines y ont accès pour leurs recherches, sous la surveillance du Pentagone. Mais le vrai tournant arrive en 1983 lorsque le réseau est officiellement scindé en deux : MILNET d’un côté qui est réservé à l’armée, et ARPANET de l’autre qui est laissé aux chercheurs et aux civils. Dans cette configuration, l’État fédéral conserve son réseau sécurisé et il estime que le reste ne présente pas de danger.
Mais pourtant, c’est à partir de là que l’arme commence à échapper à ses créateurs. Car dans les campus et les centres de recherche, le réseau devient un immense terrain d’expérimentation. Les ingénieurs, les étudiants et les hackers s’en emparent avec un état d’esprit radicalement différent. Et leur obsession ce n’est pas du tout la guerre. Bien au contraire, ARPANET est mis au service exclusif de l’échange du savoir et de la coopération.
Durant les années 80, cette culture libertaire grandit donc dans l’ombre. Les communautés bricolent, inventent et partagent. Et c’est durant cette période que l’on voit apparaître les premiers outils qui vont transformer ce réseau confidentiel en une véritable matrice planétaire.
On peut citer par exemple Ray Tomlinson qui invente l’email en 1971. Sans s’en douter, à ce moment là, il vient de créer l’outil de communication massive qui fera exploser l’usage d’internet. Puis, en 1979, deux étudiants mettent au point Usenet qui était un gigantesque forum planétaire avant l’heure. On y discutait de science, de politique, de code… et bien sûr, ça trollait déjà.
Toujours dans la même décennie, une autre grande révolution se prépare : Celle du logiciel libre ! Car, en 1983, Richard Stallman lance le projet GNU qui sera bientôt suivi par la Free Software Foundation. Le concept était simple et radical : Le logiciel appartient à tout le monde, et non à une poignée d’entreprises. Et pour finir en beauté, en 1991, Linus Torvalds ajoute une pièce maîtresse avec le noyau Linux qui deviendra rapidement l’épine dorsale de la plupart des serveurs internet.
Mais à la fin des années 80, ARPANET commençait à vieillir. Du coup, en 1990, il fut officiellement éteint et remplacé par NSFNET qui était géré par la National Science Foundation dont le rôle était de relier entre elles les universités américaines. Ce qui en fit de facto le cœur de l’internet civil, qui entre 1990 et 1993, prit en charge toute l’infrastructure du réseau et le préparait dans le même temps à l’ouverture au grand public.
Durant toute cette époque, l’ancêtre d’internet reste donc encore inconnu du grand public. Et pour l’État fédéral, ce sont juste des geeks et des chercheurs qui s’amusent dans leurs labos avec leur réseau interne. Mais dans les faits, l’internet libertaire est en train de poser toutes les briques du futur qui vont permettre de démocratiser le web. Permettant ainsi à la création militaire de s’échapper des laboratoires de recherche et des campus.
1990s – 2000s : la naissance du web grand public
Au début des années 90, l’internet civil reposait sur NSFNET. Dans l’ombre de ce réseau académique, une invention décisive vit le jour en 1991 au CERN de Genève lorsqu’un ingénieur britannique, Tim Berners-Lee, mit au point le World Wide Web. Sa trouvaille révolutionnaire consistait à relier les documents entre eux par des hyperliens cliquables et à les consulter grâce à un navigateur. Du fait, pour la première fois, il devenait possible de voyager d’une page à l’autre sans connaître une seule ligne de commande.
A la suite de ça, en 1993, le navigateur web Mosaic ouvrit les premières explorations graphiques du web. Mais c’est en 1994, avec l’arrivée de Netscape Navigator, que la bascule se produisit vraiment en permettant au web de sortir des laboratoires pour commencer à entrer dans les foyers.
Puis, dans la foulée, les fournisseurs d’accès commencèrent à fleurir. AOL et CompuServe aux États-Unis, Wanadoo en France, T-Online en Allemagne… Et le bruit strident des modems 56k devint la bande-son de toute une génération. Les pages s’affichaient lentement, souvent mal, mais ce n’était pas grave car l’information venait de l’autre bout du monde. Et ça, c’était vraiment magique.
Mais c’est entre 1995 et 2000 que le web grand public a vraiment pris forme. Car c’est durant cette période que l’on a pu découvrir les premiers annuaires comme Yahoo!, les moteurs de recherche balbutiants, les sites persos bricolés en HTML et les messageries instantanées comme ICQ ou MSN Messenger.
C’était chaotique, brouillon, plein de fautes… mais c’était aussi un formidable espace d’expérimentation pratiquement sans censure. Pour la première fois dans l’histoire, un simple particulier pouvait publier des informations et être lu presque instantanément à l’autre bout de la planète.
2000 – 2010 : l’âge d’or du web libre
Ensuite, le passage aux années 2000 marqua une véritable explosion du web. La bulle internet gonfla à toute vitesse grâce aux capitaux qui affluaient sur n’importe quel site doté d’une URL en .com. Mais quand elle éclata en 2000-2001, elle balaya très rapidement une grande partie des start-ups financées à coups de millions. Et si cette bulle a rapidement éclaté, c’est parce que tout ce que le capitalisme essayait de vendre à prix d’or, le web libre le sortait rapidement en gratuit.
Cela paraît naïf de le dire, mais à l’époque on pensait avoir remporté définitivement la partie face aux libertariens. Mais sans se douter qu’une toute petite librairie en ligne comme Amazon allait devenir le fossoyeur mondial du petit commerce en ne reculant devant aucun procédé dégueulasse pour écraser sans aucune pitié la moindre concurrence.
Mais peut-être que cette insouciance était due à l’âge d’or des sites à visage humain qui permettait à tout le monde de créer facilement son espace en ligne. Pour ce faire, les outils ne manquaient pas : PHP-Nuke, SPIP, Dotclear et des dizaines d’autres CMS ont permis à des millions d’amateurs de devenir des acteurs du web. Bref, c’était l’époque où on bricolait, où on personnalisait, et où on mettait fièrement un livre d’or sur son site pour recevoir des messages sympas.
Mais surtout, c’était la grande époque des forums. Ces espaces d’échange à données structurées formaient un véritable réseau social totalement décentralisé. Sur ces plateformes, on discutait de tout, dans une ambiance souvent familiale, avec des conversations qui étaient suivies sur le très long terme. Ce qui faisait, qu’au fil du temps, les pseudos devenaient des identités durables. Au final, on se connaissait, ou pas, mais dans les deux cas on s’entraidait. Ce qui était du vrai lien social et non du totalement superficiel comme maintenant.
Et on pouvait même créer sa petite boutique en ligne, sans être l’esclave d’algorithmes opaques, ni dépendre de plateformes prédatrices qui ont le droit de vie ou de mort sur ton petit commerce.
Bref, ces années 2000 furent des années de bonheur numérique. Un moment suspendu où le web ressemblait encore majoritairement à une immense place de village, ouverte, joyeuse et foisonnante de belles idées.
2010 – 2020 : le rouleau compresseur des réseaux sociaux
À la fin des années 2000, le web entra dans une nouvelle phase. Google passait encore pour une alternative cool, avec son design épuré et son slogan « Don’t be evil ». Facebook s’ouvrit à tout le monde, Twitter décolla, Reddit aussi, et YouTube, déjà racheté par Google, devint incontournable. Mais derrière l’image sympathique que voulaient se donner ces startups, leur stratégie était implacable car elles étaient prêtes à perdre des milliards de dollars pendant des années pour écraser la concurrence et prendre le contrôle total du web.
Leur arme secrète fut le faux gratuit ou c’est toi qui devient le produit. Car les GAFAM comprirent très vite que pour gagner le deuxième round, il fallait absolument contourner la barrière du gratuit qui avait fait toute la force du web libre.
Alors ils proposèrent mieux que du gratuit en offrant à des millions d’internautes des outils dignes de grands professionnels avec la promesse de ne jamais demander un seul centime. Au final, pour être visible sur le web, il n’y avait plus besoin de monter un site ou un blog et de galérer à le référencer. Facebook et consorts s’occupaient de tout. En quelques secondes, tu avais une vitrine clé en main et une audience qui donnait l’impression de tomber du ciel.
Sauf qu’en échange, ils aspiraient toutes tes données, jusqu’aux plus confidentielles. Et tout y passait, tes goûts, tes opinions, tes relations, tes habitudes, tes préférences sexuelles, ton état de santé… Et tout ce qui aurait dû rester à jamais ta vie privée se retrouvait revendues au plus offrant, y compris aux gouvernements.
Mais au début, ce n’était pas très visible. Juste que petit à petit, sur ton forum préféré, tu remarquais que untel ne venait plus. Puis unetelle. Puis un autre… Mais où étaient-ils donc passés ? Pas besoin de mener l’enquête bien longtemps, ils s’étaient tous barrés chez Facebook, Reddit ou Twitter. Et sur ton blog, les commentaires se faisaient rares, jusqu’à disparaître complètement. Tout ça parce que les gens n’avaient plus le temps de intéresser au vrai internet parce qu’ils étaient devenus les prisonniers volontaires des grosses plateformes.
Alors pour suivre le mouvement, bon gré mal gré, toi aussi, tu finis par fermer ton site ou ton blog car tu te dis que c’est peine perdue. Du coup, tu migres sur les réseaux toxiques remplis de trolls, de bots et de dramas débiles. Et puis tu postes tes petits messages pour continuer à communiquer. Mais au lieu d’écrire des choses qui comptent vraiment, tu passes ton temps à produire des miettes ridicules pour courir après des likes.
Et si après ça tu croyais encore exister grâce à ces clics, la vérité était largement plus cruelle : Tu n’étais plus la personne que l’on admirait pour son savoir, sa gentillesse ou son talent. Tu étais juste devenu un truc que l’on a oublié cinq secondes après avoir scrollé pour laisser la place au suivant. Voilà la réalité ! Voilà où nous ont conduit les GAFAM ! Des milliards de dollars pour eux et un web sans âme pour nous.
2020 – 2025 : le web transformé en champ de ruine et la dictature algorithmique
Au début des années 2020, le paysage ne ressemblait plus à rien de ce qu’avait connu la génération précédente. Les petits sites indépendants, les forums chaleureux, les blogs persos avaient presque tous disparu. Et ceux qui tenaient encore debout survivaient au prix de grandes concessions, ou bien plus rarement grâce à une poignée de passionnés qui ne lâchaient pas. Mais chaque mois, il y avait toujours plus de sites de l’internet libre qui fermaient leurs portes.
La raison était simple : les algorithmes des grosses plateformes avaient totalement pris le contrôle. Et pour faire connaître un site ou une application, ce n’était plus une question de qualité, ni même de volonté. C’était juste que les règles du jeu avaient changé et qu’elles étaient totalement truquées. Car si tu n’avais pas d’argent, pas de réseau médiatique et pas de gros partenaires capitalistes, tu restais invisible. Tes contenus pouvaient être meilleurs que le reste, plus riches, plus utiles : Personne ne les voyait ! Parce qu’au final, le plus gros du trafic passait par des filtres conçus pour maximiser le temps d’écran et les revenus publicitaires.
Alors oui, depuis 2023-2024, on parle beaucoup d’intelligence artificielle, qui est un sujet omniprésent dans les médias et dans les discours. Mais soyons clairs : Jusqu’à présent, l’IA n’est pas responsable de la mort du web libre. Le vrai coupable, c’est une fois de plus le règne des algorithmes des réseaux sociaux et des moteurs de recherche. Et il n’y a aucun doute à avoir car ce sont bien eux qui étouffent toute voix dissidente en verrouillant l’accès à l’audience.
Le résultat c’est que aujourd’hui, le web libre n’est plus qu’un champ de ruine. Il ne reste plus que des survivants qui se battent dans l’ombre, comme NovaFuture qui est relégué à côté des poubelles numériques par Google et Bing qui se permettent de décider qui a le droit d’exister ou non selon des critères absolument intolérables.
Malgré tout cela, créer un site indépendant est encore possible. Mais la route est plus que décourageante car tu dois avancer contre un mur invisible pendant que la foule s’entasse dans les cages dorées des réseaux sociaux. Alors je te le dis en toute amitié, si tu veux que ça change en bien, il serait grand temps que tout le monde reprenne ses esprits et que l’on revienne enfin à l’esprit du web originel. Pour ce faire, rien de plus simple : Rejoins dès à présent le camp de la résistance face aux GAFAM.
Exemple concret avec le mirage Dorsey
Pour que ce soit bien clair pour tout le monde, prenons l’exemple d’un gros imposteur comme Jack Dorsey. Ce gars balance sur le web une application nullissime, vaguement présentée comme une « révolution », alors que ça recycle des idées déjà pondues par d’autres depuis vingt ans. Et malgré tout ça, les médias s’emballent, les investisseurs arrosent de millions, et les influencés se ruent dessus comme si c’était génial. Donc, voilà la réalité : Aujourd’hui, ce qui compte vraiment, ce n’est plus la bonne idée, ce n’est plus la qualité d’un contenu… Non, c’est juste le carnet d’adresses et les milliards derrière un projet.
Maintenant, changement de décor. Imagine un peu que tu bosses très dur pour sortir une appli vraiment solide, vraiment utile, sans pub et sans arnaque. Tu y passes des mois, tu te défonces pour faire parfaitement les choses… Et au bout du compte ? Le silence radio ! Car sans millions et sans relais médiatiques, tu restes coincé au fond du trou. Et si, par malheur, ton projet attire un peu trop l’attention, il y a de grandes chances qu’un géant vienne te piquer ton concept pour le lancer en grande pompe et rafler la mise à ta place.
Le verdict définitif est donc encore plus clair : Le web actuel est devenu un espace réservé aux milliardaires parce que ce sont eux qui décident de ce qui perce et de ce qui disparaît. Pour tous les autres, il ne reste plus que des rôles de figuration. Car pour sauver les apparences, les tueurs de diversité laissent traîner quelques miettes, juste ce qu’il faut pour donner l’illusion qu’il subsiste encore un peu de l’esprit libertaire des débuts. C’est affligeant, mais c’est comme ça.
Le coup de massue : Les alternatifs de l’internet libre dans la gueule du loup
Le jour où les alternatifs ont déserté les forums indépendants et les blogs libres pour aller se jeter dans la gueule du loup, j’ai compris que le combat allait devenir sanglant. Des libertaires et même des anarchistes sur Facebook, sur Twitter, sur Reddit… C’est juste hallucinant ! Les mêmes qui disaient vouloir construire un monde plus juste se sont jetés dans la gueule du loup. Mais franchement ! Qu’est-ce qu’il y a attendre d’un combat où l’on est prisonniers de nos pires ennemis ? La question est posée. Je te laisse le soin d’y répondre.
Et le pire dans tout ça, c’est que nous n’avons plus le choix. Si on veut toucher notre public, on est obligé de plonger dans ces poubelles numériques. Même NovaFuture doit le faire. On balance des posts sur ces plateformes toxiques parce que des personnes avec qui l’on partage les mêmes valeurs se sont perdues dans ce trou noir. Ça fait mal à dire, mais c’est la réalité.
Et pour un vétéran du web libre, c’est une véritable humiliation. Car pendant des années, j’ai cru qu’internet serait un grand espace de liberté et que les acteurs du monde libre ne tomberaient jamais dans le piège grossier tendu par les libertariens. Mais aujourd’hui, il se trouve que l’on est contraint de passer par leurs tuyaux pour espérer croiser notre public. Et à chaque fois, ça donne envie de tout abandonner.
Mais ce n’est pas tout ! Un site comme Novafuture est relativement jeune. C’est certain. Mais celles et ceux qui développent ce projet sont loin d’être des lapins de six semaines. Parce que des montages de projets libres, on en a un paquet derrière nous. Et à chaque fois on constate le même type de comportements égoïstes de la part de celles et ceux qui seraient censés nous soutenir.
Je m’explique : Alors qu’il faudrait trouver d’urgence des solutions pour unir nos forces, de nombreux acteurs du libre se comportent comme si on allait venir manger dans leurs gamelles. Et vu que ces derniers sont nés avant la honte, à chaque fois qu’ils ont un problème juridique ou financier, ils viennent pleurer pour obtenir de l’aide. Eh bien c’est terminé ! On l’a fait, mais on ne le fera plus pour eux ! Et à côté de ça, on continuera à grandir très vite et à entraîner dans notre ascension tous les projets qui ont un bon état d’esprit. Quant aux autres, je les mets au même niveau que les GAFAM et compagnie.
On est bien d’accord, au final, je me doute bien que l’on ne va pas se faire que des amis en disant ça, mais on préfère de loin avoir des ennemis clairement déclarés plutôt que de faux amis qui nous empêchent d’avancer. Voilà qui est dit !
Conclusion : Tous les jours le combat pour reconquérir internet continue
Je le reconnais volontiers, tout ce qui est développé dans cet article n’est pas franchement réjouissant. Mais il fallait vraiment que l’on partage avec toi toutes nos difficultés du quotidien. Parce que remonter sur le ring tous les jours pour créer du contenu de qualité, gérer le site et communiquer sur des poubelles qui osent s’appeler réseaux sociaux, c’est vraiment épuisant. Et même, de plus en plus épuisant ! Et pour être très honnête, on est déjà passé par des grands moments de découragement où l’on s’est sérieusement posé la question de tout arrêter.
Alors oui, c’est vrai aussi, pourquoi on ne laisse pas totalement tomber les réseaux pourris pour se concentrer uniquement sur les réseaux alternatifs comme ceux du Fediverse ? Bonne question, merci de l’avoir posé. Peut-être parce que de notre point de vue il ne sert à rien de prêcher des convaincus. Et peut-être aussi que le format limité des réseaux sociaux, qu’ils soient libre ou non, ne nous convient pas du tout. Donc, si c’est pour copier Facebook, Twitter ou Reddit, autant aller toucher un maximum de monde sur les originaux. Ce n’est pas plus compliqué que ça. Mais c’est juste notre vision du moment. On est loin d’être des personnes à l’esprit fermés. Il suffit que l’on nous prouve que l’on fait fausse route en nous proposant des solutions alternatives et on ne perdra pas un seul instant pour changer de stratégie.
Quant à Google et Bing qui nous placent au fond du trou, qu’ils fassent bien attention à eux parce que notre patience a des limites. On n’a strictement aucun problème à jouer selon les règles, mais pas quand elles sont honteusement truquées à ce point-là. Alors j’espère bien que quelqu’un de chez eux lira ce passage. Parce que ces sites qui pensent faire la pluie et le beau temps sur le web ce ne sont jamais que des lignes de code. Autrement dit du vent. Du vent qui rapporte des milliards, certes. Mais juste du vent quand même. Avec des milliards qui peuvent s’envoler du jour au lendemain. Alors qu’ils fassent bien attention à ce que l’on ne remette pas les pendules à l’heure à notre façon le jour où l’on en aura vraiment marre de leur comportement. Parce que le web c’est pas chez eux ! Et on saura leur rappeler en temps utile.
En attendant, il est grand temps de te demander ce que tu peux faire pour changer tout ça. Alors c’est très simple ! Il faut sortir immédiatement de ta dépendance au web toxique et venir participer sur les sites de l’internet libre. Et si tu te débrouilles bien en développement web, il faut participer activement à reconquérir les espaces de liberté perdus en créant de nouveaux concepts.
Et plus loin que ça encore, il faut arriver rapidement à ce que les initiatives libres trouvent un moyen efficace pour se fédérer plutôt que d’essayer d’avancer de façon complètement éclatée. Pour ce faire, on a clairement besoin de moteurs de recherche 100% libres, de bons annuaires, de bons forums et de vrais backlinks entre nous. Parce qu’au final, dénoncer régulièrement les odieuses pratiques des GAFAM ne suffit plus, car on a surtout besoin d’une belle stratégie pour sortir de l’ornière dans laquelle on est coincé.
De ce fait, on en arrive clairement au stade où il faut littéralement dégager les libertariens parasites de nos écrans. Simple question de survie ! Alors de notre côté, on est 100% prêts à participer à cette riposte en communiquant efficacement sur toutes les belles alternatives. Et même en participant financièrement s’il le faut. Il suffit juste de réapprendre à se parler autrement que sur des réseaux poubelles pour progresser sur de bonnes bases.
Alors pour la conclusion, tu commences à connaître le refrain. Si tu souhaites agir, ou simplement échanger dans une bonne ambiance, les forums de NovaFuture sont à ton service. Et si tu souhaites vraiment aider le site à se développer, tu peux nous offrir un ou plusieurs cafés sur Buy me a Coffee. Sans oublier bien sûr de partager largement ce post sur tes réseaux parce que ce ne sont pas Google et Bing qui vont pousser pour faire entendre une voix dissidente. Pour te faciliter la tâche, tu peux trouver des boutons de partage rapide un peu bas.
Et pour finir, on tient vraiment à remercier très chaleureusement toutes les personnes qui nous suivent depuis le début de cette aventure, que ce soit par RSS ou par d’autres moyens alternatifs. Grâce à vous on est vraiment super heureux d’avoir rapidement retrouvé notre place dans le web underground. C’est vraiment ce qui nous a permis de rester motivés jusqu’à présent. Alors merci encore et à très bientôt pour de nouvelles aventures.